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Scottish Road Trip

14 mars 2009

appartement trébeurdinais

Retour au pays, reprise difficile...

Un coup de fil échanger dès lundi soir entre nous deux, vacancières, aura permis de constater à quel point l'atterissage s'avère violent. L'envie de repartir nous tenaille mais il faut faire front: les obligations de la vie quotidienne ont déjà submergé nos existences.

Les photos une fois développées, la nostalgie se fait plus présente encore, 9 pellicules de 24 photos [oui, oui, 216 photos en deux semaines. c'est bien ça.] retracent toutes les étapes et panoramas du voyage... Que le contraste est saisissant avec notre environnement d'aujourd'hui!

Reste à achever le carnet de bord pour conserver longtemps au coeur et à la tête le bienfait de cette cure d'extrême nature.

 

*******************

Au beau milieu de cette maussade journée du 3/03/09, nous voici donc bloquées par un barrage animal.

Les bestiaux sont livrés à eux-mêmes, nombreux et visiblement bien décidés à occuper l'axe routier le temps qu'il leur plaira. Leur stature imposante, les coups de tête qu'elles nous adressent régulièrement, accompagnés de quelques mugissements nous font assez vite penser que ces highlands poilues autant que cornues sont loin de vouloir se montrer coopératives. Au volant, je me suis arrêtée à distance respectable (une trentaine de mètres), réfléchissant à la meilleure façon d'appréhender les choses. Julie, crispée à mort sur le siège passager, observe quant à elle attentivement chacune des têtes vachardes qui nous fait face, elle livre au fur et à mesure ses commentaires:

-"regarde celle-là: elle a l'air de nous avoir dans le collimateur, elle n'arrête pas de nous fixer en gueulant... c'est le chef, tu crois pas?

- ce que je constate, c'est que nous sommes sur l'unique voie de passage à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde. Rebrousser chemin est impossible!"

Au bout de quelques minutes d'incertitude totale, un autre véhicule s'est pointé dans le sens opposé de circulation; ouf, il a une plaque écossaise, il saura quoi faire, lui! Toute ragaillardie, je m'empresse de me garer dans la passing place la plus proche pour bien montrer à l'auto située de l'autre côté des vaches, que je lui laisse volontiers la priorité sur cette étroite route écossaise... Et voilà que la voiture en question reste à son tour immobilisée devant le troupeau, n'osant franchir la barrière vivante de solides bovins... Mince, ça se complique sérieusement cette affaire: si même la population locale n'ose pas affronter la situation, comment allons-nous faire désormais?

L'attente dure jusqu'à 20 minutes, chacun prisonnier de sa carrosserie, impuissant, scrutant les réactions des ruminants qui, comme par un fait exprès, préfèrent le confort du bitume asphalté! Je n'en reviens pas de l'absurdité des circonstances, je me réjouis même de cette revanche des êtres à sabots sur les bipèdes soit-disant supérieurs.

Puis survient un 3ème véhicule, qui prend place derrière celui di'mmatriculation écossaise, il s'impatiente... le chauffeur sort de son habitacle, s'approche du troupeau, frappe (le fou??) dans ses mains, marmonne quelque chose: les vaches réagissent et commencent à bouger, Hourra! Le gars s'adresse ensuite au conducteur qui le précède et les deux engins redémarrent pour tracer la route, bousculant le groupe animal... Les vaches, dans leur précipitation, nous foncent droit dessus... Mama mia, quelle puissance! On va se faire écraser?! La Modus n'y résistera pas!! Juste avant l'impact fatal, chaque bête dévie de son axe pour finalement poursuivre son chemin en encerclant la voiture à l'arrêt, la frôlant de part en part... Epatée, j'ai encore la présence d'esprit de photographier le phénomène (Ah, ces paparazzi: 'mourront l'appareil à la main!) Pfiouhouf... Quel soulagement!

routehighlands2

Allez, zou, c'est reparti: la route est désormais dégagée, il n'y a plus de temps à perdre!

Le temps n'est vraiment pas de la partie, abominablement bouché, nous ne voyons pas grand-chose sous les trombes d'eau. Nous pensions d'abord pouvoir faire une halte pique-nique au coeur d'un paysage sympathique... On abandonne vite l'idée, résolues une fois de plus à casse-croûter prisonnières de la Modus (sacrée Modus: que ferait-on sans elle!?). Un point de vue (limité) sur un château en ruine nous décide, on stationne sur un parking attenant à un hôtel-bar-restaurant-boutique, ce qui nous permet de nous offrir une pause café-shopping.

pique nique

 

 

 

 

 

 


On s'installe le long de la baie vitrée "boiling water" pour moi, "coffee" pour Julie, le tout accompagné de délicieux cookies (et c'est pas ironique: vraiment fameux ceux-là!)... Puis la photographe s'aperçoit qu'elle n'a pas son matériel. En vue d'immortaliser l'escale détente, je m'en retourne chercher mes affaires dans le véhicule. Une fois harnachée, au moment de repasser le sas d'entrée, je croise un livreur qui décharge de gros cartons vers la boutique. Mon grand coeur me pousse à tenir la porte au bonhomme croulant sous la charge puis, reprenant d'un pas hardi le chemin du bar où m'attend Julie, je me retrouve dans une situation aussi soudaine que brutale: ma jambe droite, emmenée par mon pied donc le dérapage s'avère totalement incontrôlé, décrit une courbe en extension vers le haut, rapidement suivie par ma jambe gauche. Le reste du corps, désespérément dépassé par les évènements, s'en va à l'opposé, dans l'écartellement le plus absolu, se raccrochant à l'air ambiant; il ne rencontre que le vide et retombe à plat, de toutes ses forces et de toute sa hauteur, sur le carrelage humide de la boutique, accompagnant dans sa lourde et fracassante chute un pot de miel qui, atteint par la projection du sac à main, s'effondre à son tour du sommet d'une étagère. La besace de l'appareil photo à quand à elle valsé à l'autre bout de la pièce. L4ensemble est tellement spectaculaire, tant pour l'immédiateté que par le côté impressionnant, que le livreur laisse tomber ses paquets et la standardiste lâche son téléphone. Tous deux se ruent aussitôt vers moi, la chose étalée, pour m'aider à me relever et constater les dégâts... Pas brillant... Complètement sonnée, je mets un certain temps à remonter sur mes deux jambes... Les "Are you ok?" fusent, les réponses se veulent rassurantes "I think O'm ok, my leggs works", mais le visage, d'abord pâle comme la mort puis rouge écarlate, et les larmes qui affluent au coin des yeux affirment le contraire. Me confondant en excuses pour l'article cassé, répétant que c'est OK, je fuis la boutique pour rejoindre Julie qui, assise à la table n'y comprend fichtre rien lorsqu'elle me voit débouler, à bout d'souffle, en larmes, secouée de rires, incapable d'articuler correctement 3 mots pour expliquer ce qui vient de m'arriver.[Deux ans plus tard, en retapant tout ça, je pleure encore de rire en y repensant...]

-"Mais on peut vraiment pas t'laisser toute seule deux minutes! C'est invraisemblable!"

Les nerfs lâchent, bousculant les sanglots... Il faudra attendre de longues minutes pour permettre à la victime de cette imprévisible cascade de reprendre ses esprits.

Bon, le trajet qui nous attend est de taille... Cette fois, bien qu'on soit de l'après-midi (créneau de conduite m'étant habituellement destiné) c'est Julie qui prend les manettes, étant donné mon triste état (Coccis en vrac).

saispu5

Les paysages défilent, tous plus bouchés les uns que les autres... Impossible de prendre des photos (de toutes manières, je suis à cent lieues de ça, je bataille plutôt afin de trouver sur le siège passager une position relativement supportable pour mon postérieur abîmé!)... Les heures s'allongent. Julie, stoïque, ne lâche ni vigilance, ni motivation. On traverse tout le Loch Lomond, les décors nous font penser au Canada (dommage que le ciel nous boude désespérément!), puis, vers 17h30, on arrive enfin à l'auberge de jeunesse recherchée... Un bâtiment fabuleux, cossu, carré, perdu en pleine nature, perché sur une colline au bord d'un Loch. Nos visages, fatigués par cette interminable journée de route, s'illuminent. La bâtisse est éclairée, les fenêtres sont ouvertes, voilà qui smeble de bon augure. On s'empresse d'aller aux renseignements... Et... La porte d'entrée reste close... Aucune réaction dans l'enceinte de l'auberge... On sonne, on frappe, on crie... Il fait froid, il pleut, il vente, on n'a presque plus du tout de carburant (on a attaqué la réserve depuis un bon moment déjà)... C'est pas possible... On ne peut pas se retrouver abandonnées comme ça au milieu de nulle part?!! Je fais le tour complet de l'édifice, tambourine à toutes les fenêtres, hurle, observe, attends... Rien n'y fait... Pourtant, j'ai bel et bien constaté que les lieux sont habités, il y a un salon où traînent quelques tasses et un transistor allumé... Au bout de plusieurs quarts d'heures de patience irritée, nous nous rendons à l'évidence; il devient urgent de trouver une station service et un hébergement. On redémarre donc pour quitter l'endroit idyllique qui n'a pas voulu de nous; et, sur l'unique voie d'accès au domaine, on croise un véhicule en sens inverse... Je suis convaincue qu'il se rend à l'auberge: il faut faire demi tour et retenter notre chance! Exécution! La voiture s'est effectivement garée devant la Rowerdennan Youth Hostel. On s'en retourne donc ragaillardies vers le hall d'entrée. On frappe, on sonne, on tente d'ouvrir... Tout reste désespérément fermé... [ c'est encore étonnant que personne n'aie appelé la police ] Julie a vu des ombres circuler à l'intérieur, elle en est certaine. Je recommence alors l'inspection complète des pourtours du bâtiment et finis par trouver un porte ouverte derrière laquelle travaillent deux jeunes hommes, je leur explique notre situation de touristes en détresse... Ils me répondent out désolés que l'auberge n'ouvre pas avant le 6 mars (nous sommes le 3, c'est rageant!). Je leur demande en désespoir de cause comment trouver du carburant, et comme je ne comprends pas la réponse (John parle un peu français, il a vécu à Marseille, mais il mélange les mots), j'hurle après Julie, qui n'entend pas tout de suite et qu'il faudra finalement aller chercher. Bon, ben, l'heure tourne, on n'a pas où dormir et on va devoir se contenter des maigres indications des deux ouvriers. Direction Balloc'h pour dégoter une nouvelle auberge... La chaussée s'est assombrie, les kilomètres n'en finissent pas de s'enchaîner. A Balloc'h, en pleine nuit, j'indique à Julie les quelques précisions (pas très détaillées en fait) associées à l'auberge en question sur le guide du routard... On ne trouve pas, on s'énerve... Julie est prête à lâcher l'affaire, je conseille de s'arrêter demander conseil dans un bar, ce que l'on finit par faire. Là, adorables, un vieux monsieur rondouillard et une jeune fille pétillante se chargent de tout nous expliquer, la jeune fille attrape Julie, le vieux monsieur me réquisitionne. Requinquées, bardées d'informations, nous reprenons vaillamment la route de l'auberge. Il s'agit d'un somptueux manoir, on en reste stupéfaites: la vie de château à moindres frais: Royal! Sauf que, là encore, nul ne répond à nos appels... Même si, par les fenêtres, on distingue les silhouettes s'activant dans les lueurs de l'établissement. Je m'acharne, j'ai les souliers trempés, je crie, je frappe... Rien n'y fait. Dépitées, nous remontons dans la Modus... Et une ombre apparaît dans la cour d'entrée, c'est Julie qui l'aperçoit par le rétroviseur. La jeune femme s'élance à la rencontre de cette âme providentielle. Quant à moi, percluse de froid et de fatigue, je reste prostrée dans la carlingue. Quelques minutes plus tard, Julie revient avec une maigre information: il y a une station de carburant à environ 50 bornes de là sur le grand axe qui mène à Glascow. Le château est bien évidemment fermé, le bonhomme sortait pour nous engueuler mais voyant précarité de notre situation, il a bien vite compati sans pouvoir nous être d'une grande utilité.

La jauge, plus lumineuse que jamais, nous reprenons la route, quittant définitivement le maudit Loch Lomond qui n'a pas voulu de nous. Les kilomètres s'étirent, le stress monte d'un cran, avec la trouille de finir en panne sèche sur le bas-côté au coeur de la nuit dans ce froid mordant et cette pluie battante... Plusieurs faux-espoirs: des centrales de véhicules de location, des hangars à camions routiers puis... Enfin... la station de carburant: Alléluiah... Voilà déjà un problème de réglé: on abreuve la Modus rendue totalement à sec puis, après avoir interrogé le gars du guichet sur nos chances de trouver un hébergement de proximité, on se remet en selle. Julie, stoïque, garde le volant, je m'enfile un énorme brownie et étudie l'itinéraire (oh làlà: je mets du chocolat partout, cochonne que je suis.) Finalement, je m'aperçois qu'on est tout près de Glascow: à mon avis, il vaut mieux miser sur l'AJ de cette grande ville, je me sens de guider la Modus à l'aide des différentes cartes que j'ai sous le nez. Julie est tellement naze qu'elle consent à tout, même à dormir dans la voiture s'il n'y a pas d'autre solution. Il est 20h45 lorsque nous franchissons le panneau d'entrée de la ville de Glascow... 1/2 h plus tard, on se retrouve désespérément au même niveau, après avoir raté notre 1ère incursion dans la capitale écossaise... Une véritable catastrophe pour les visiteurs de cette agglomération: que des grands boulevards, pas un seul panneau directionnel, aucun nom de rue au coin des bâtiments, de quoi devenir littéralement dingue!! D'ailleurs Julie n'est  pas loin de rendre complètement son tablier, elle n'a plus le courage, elle est prêt à s'abandonner là, sur un siège de voiture au bord d'un périphérique... Hors de question pour moi! j'exhorte mon amie à rassembler le peu d'énergie qui lui reste: on va bien la trouver cette "putain d'auberge, on a quand même mérité de s'allonger dans un vrai lit après tant de péripéties, bordel de merde!! Allez Julie, fais ce que je te dis, même sans indication, on y arrivera, j'ai pris mes repères sur les cartes: EN ROUTE!" Pas de temps à perdre si on veut y arriver avant que ça ferme (22h)... L'acheminement dans le dédale des sombres chausseés de cette cité aura été un véritable calvaire. Bravo à moi pour n'avoir jamais lâché le morceau et pour avoir réussi à réaiguiller la modus quelque soit la situation (même perdue au beau milieu d'un hôpital!) Double bravo à Julie qui a lutté de manoeuvres en manoeuvres, pour conserver le fil de notre parcours (même quand il fallait changer de voie à la dernière seconde et s'insérer vaille que vaille dans un convoi de bagnoles toutes plus speed les unes que les autres! On a bien du tourner 5 ou 6 fois dans le quartier avant de finir par découvrir le fameux panneau "Youth Hostel" juste devant la porte de l'auberge... Ben voyons, fallait surtout pas vous fatiguer à nous en mettre un plus tôt!?! Deux zombies ont réservé ce soir une "private room" (2ème étage, superbe vue sur la ville, mais que d'escaliers!!! sans ascenseurs bien entendu) se sont traînées péniblement jusqu'à la cuisine pour avaler une soupe, ont réglé les formalités de stationnement payant et se sont couchées sans demander leur reste.

Le lendemain, après une matinée urbaine (cf. écrits du 4/03/09), direction l'extrême Ouest de l'Ecosse: le Galloway sera notre dernier opus!

 

sunset

 

[il m'aura juste fallu deux ans pour finir de retaper tout ça. Sorry !]

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5 mars 2009

Newark, appartement des luthières.

Sgnif... c'est presque fini... On a passé la frontière écossaise ce midi, après une dernière halte dans l'ultime centre de shopping touristique scottish... Je n'en reviens toujours pas: dans leurs sanitaires pour laidies, il y avait 2 allées remplies de trônes alignés les uns contre les autres, tous individualisés et cloisonnés. Une fois l'envie pipi assouvie, le comptage s'est opéré minutieusement pour en avoir le cœur net: 40 WC rien que dans le quartier des dames, tout bonnement hallucinant, jamais vu un truc pareil !!!
Heureuses d'être enfin parvenues à notre dernière escale britannique avant la traversée retour qui nous attend demain. Arriver sur Newark ne fut pas simple : au volant, je me suis tellement bien adaptée aux autoroutes anglaises (quel stress : le clignotant a ici une toute autre fonction qu'en France; chez le coq gaulois, c'est un signal avertisseur du changement de direction à venir, chez les Rosbifs, c'est au contraire un simple accessoire d'accompagnement du geste, et quand on le voit s'allumer, c'est déjà trop tard, la bagnole a déjà entamé son mouvement... Et y a intérêt à lui laisser la place sous peine de collision.) que je suis restée sur la M1 pendant que Julie écrasait l'appuie-tête, assoupie profondément sur son siège... Résultat des courses : on a loupé la bretelle d'accès à la A1 et on s'est retrouvée 25 miles trop au sud de Newark. Nous qui étions fières de cette précieuse avance qui nous aurait permis de s'arrêter boire un pot quelque part, nous n'avions plus désormais qu'à ronger notre frein en se retapant le chemin à l'envers (en même temps, c'est pas comme si c'était la première fois: on commence à être habituées à ces aller-retours superflus). Bref, ça fait du bien de se retrouver à bon port et c'est le moment, avant d'enchaîner avec une session irlandaise à Nottingham, de reprendre les écritures.

*****

En ce 1er mars 2009, donc, après s'être cassées le nez sur les hébergements de Portnalong, au sud-ouest de l'Ile de Skye, nous voici perplexes devant l'hôtel de Sliggachan, grande batisse à l'ancienne isolée au pied du mont Cuilinn (noir de charbon), encerclée par deux grands axes routiers.


pyramide

A l'intérieur, le mobilier a l'air de dater des siècles passés, et sans lumières, aucune porte ne semble vouloir s'ouvrir. Seul un papier scotché à la hâte nous indique d'aller rechercher les bunkhouses un peu plus haut sur les pans de la montagne. De plus en plus découragées, nous grimpons en modus (pauvre voiture : elle en aura écumé des nids-de-poule sur les sales routes écossaises) et, devant le bâtiment en question, j'ai de nouveau un frisson de recul.
- "houla, il y a des hommes qui ont une sale tête là-dedans !"
Julie s'empresse de me rabattre le caquet en me faisant comprendre que si ça continue comme ça, on ne trouvera jamais où dormir ! Sauf que, en s'avançant vers la structure, elle doit elle-même se rendre à l'évidence : toute une garnison de militaires en tenue de combat a élu domicile en cet endroit... Hors de question de cohabiter avec tous ces plus ou moins gradés qui ont l'air de préparer une mission commando ! Ahlala, quand la poisse s'acharne, elle ne le fait pas qu'à moitié, tant et si bien que Julie finit par se demander si ça n'est pas moi qui ai le mauvais œil ! Il va encore falloir rouler, chercher un autre repli sur l'île... Plus ça va, moins ça va, il fait froid, l'heure tourne, la nuit tombe, autant que la pluie, et on a toujours rien de précis pour poser armes et bagages! Puis l'énervement et la fatigue commencent à se mettre de la partie. Julie au volant, moi en copilote, nous voilà à l'assaut de Portree, seule bourgade conséquente sur l'île. Là, 2 possibilités s'offrent à nous (d'après notre dépliant des hôtels indépendants) : soit un ancien bureau de poste, reconverti en hôtel, soit le Bayfield Bagpacker. Le premier est visible depuis la place centrale... et vous savez quoi ? ll ne m'inspire pas confiance à cause du stationnement obligatoire au coeur de la ville où, entre le resto et le bar, des jeunes "excités" sont déjà en train d'errer, complétement alcoolisés... Il nous reste alors à rechercher le Bayfield... Seulement, sans plan, et sans véritable indication du guide du Routard (ça devient vraiment n'importe quoi, par moment, cet ouvrage!) ça s'avère ardu... On tourne, on vire, on s'énerve, on se démotive et, et prêtes à lâcher l'affaire, on tombe pile poil devant. Ouf!
Bon, ça semble carrément pas mal, pas trop cher... Juste que le gérant est tellement speedé, qu'à force d'allées et venues, il fait tomber mon sac contenant mon appareil photo... Malheur! ça continue : quand la scoumoune colle à la peau, elle ne lâche plus. Toute paniquée, je me rue vers mon matériel pour le tester... Ça a l'air de fonctionner... Mais rien ne dit que les dégâts ne sont pas internes: me voilà contrariée pour la soirée ! Laquelle se passe d'ailleurs à errer dans les rues du village pour repérer quelques boutiques susceptibles d'approvisionner nos achats de souvenirs. Ayant perdu toute force de volonté l'une et l'autre, c'est finalement Julie qui lance: "si on se faisait un resto?" Je lâche péniblement un "ok, peu importe." On croyait avoir le choix, en fait, il n'y a quasiment rien d'ouvert. (c'est bien la peine d'être dans un coin réputé ultra touristique) et on se rabat sur le Isle inn, où Julie commande une pie au beef et à la sauce mushroom, pendant que je prends le risque du poisson: un filet haddock en sauce... Quelle n'est pas ma mauvaise surprise quand je vois débouler une assiette de fish and ships! En plus, les frites sont rances et pour la fraîcheur du poisson, on n'en parle même pas, au bout de deux bouchées, c'est réglé: ignoble autant que dangereux pour la santé!

saispu3

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Le même jour à 21h30, au pub Queen William's IV, de Nottingham.

La session irlandaise démarre tout juste; après les premières séances des Vileann Pipe pour s'accorder, nous avons réussi à nous frayer une chtite place assise dans les recoins de la pièce entourant les musiciens. L'espace est très réduit, même les mouvements  amples des musiciens avec leurs instruments risquent à tout moment de faire valser une pinte ou deux. Les sonorités résonnent, s'étoffent, chaque instrument se cale petit à petit sur le précédent. Ils sont 13 armés chacun qui d'un buzuki, qui d'une flûte, d'un violon, d'un bodhran, d'une guitare... ça donne des fourmis dans les jambes alors qu'on a a peine la place de s'asseoir. Inutile d'espérer danser sous peine d'obstruer complètement l'air déjà irrespirable... Mon dieu, en voilà un quatorzième qui rapplique, où va-t-il bien pouvoir se mettre ? Allez, maintenant c'est un client qui a perdu son chapeau... Ben, je crois qu'il va devoir attendre la fermeture de l'établissement pour y voir plus clair !

Sur fond de Vileann Pipe et de flûte irlandaise, les autres musiciens attendent tranquillement leur tour pour intervenir.

A y est, c'est parti, tout le monde joue, ils sont plus de 16 instruments de concert, le son emplit toute la pièce, ça prend aux tripes. Julie s'active à en dessiner un maximum et je noircis les pages de mon carnet, Madoulette quant à elle savoure l'instant tout en dévorant des yeux et des oreilles l'ensemble de la pièce.

Le rythme se précise, le capharnaüm se fait unité et les notes s'égrennent en cadence. Dieu qu'il est frustrant de rester coincé sur son siège, Madoulette le répète à l'envi !

4 violons mènent la mélodie discrètement suivis par quelques whistles et un bodhrane. Désormais c'est la mandoline qui relance un nouveau morceau d'abord accompagné par 2 violons, puis arrive la flûte. Et je commence à me dandiner sur ma chaise. Sur appel du Vileann pipe, tous les joueurs sont réunis au sein d'une même musique alternant les strophes communes et les intervalles à moindres musiciens, avec l'entrée en piste de la guitare, l'ensemble prend du corps et de l'amplitude. C'est tout notre corps de spectateur qui vibre à l'unisson!

Et, lorsqu'au milieu du tumulte trépidant, une voix, puis deux, puis trois, se frayent un chemin, l'émotion gagne encore en intensité... Ils nous emportent, on s'évade, les paysage d'Ecosse ressurgissent. Ce périple si frais dans nos esprits se termine dans une belle harmonie de notes (au sens propre comme au figuré !).

 concertfin

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Le lendemain, sur le ferry de Norfolkline

Revenons-en à ce maudit 1/03/09 où du fin fond d'un resto à toutous, je me suis résolue à ne pas manger mon fish & chips pourri... Alors que je m'absente quelques minutes, écoeurée, le serveur s'approche de Julie pour lui demander s'il y a un problème et la jeune femme lui explique la situation. Le serveur propose un autre plat de substitution mais inutile de persévérer pour ce soir, la malheureuse est suffisamment dégoûtée. Fort heureusement le plat sera annulé de la somme totale!

Allez, une bonne nuit pour oublier et demain sera une nouvelle journée.

La pause nocturne n'a pas apporté le réconfort souhaité. Tout s'en est mêlé: la sono abominablement ringarde du hall d'acceuil, les conversations voisines de piplettes anglaises qui se croyaient seules au milieu d'un amphi. Julie a très bien dormi, je n'ai fait que m'agiter nerveusement et, au petit matin, le temps est plus que jamais infect. Le vent souffle à toutes forces, la pluie tombe par paquets incessants. Après quelques emplettes nous n'avons plus qu'une envie: fuir cette île endiablée!! Histoire de ne pas être venues pour rien, avant d'abandonner Skye, on en fait le tour en voiture par le Nord (presqu'île de Trotternish). Les tourmentes gagnent en puissance, la Modus est malmenée.

 

tempet1

 

On fait un seul arrêt avec tentative de promenade côtière, Julie a jailli en perdre définitivement ses lunettes de vue, elle tenait à peine debout dans les sentiers et, étant donné la hauteur pharamineuse des falaises toutes proches, sa sensation de vertige ne lui a pas franchement permis de profiter du paysage. Moi, en bonne Bretonne habituée aux vents et aux escarpements rocheux, j'ai moins de difficulté, mais les bourrasques et les trombes d'eau sont tellement violents qu'il est quasi impossible de sortir les jumelles ou l'appareil photo:zut de flûte! dégoûtée, la téméraire que je suis finit par renoncer et rejoindre Julie, déjà réfugiée depuis un moment dans l'habitacle du véhicule. Nous comprenons désormais d'où vient l'expression "douche écossaise".

 

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Quelques heures auparavant...

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Les énormes gouttes d'eau sont acérées, elles jaillissent en trombes cinglantes sur le visage ou sur le pare-brise (selon qu'on est à l'extérieur ou à l'interieur de la Modus)! Il n'y a désormais pus aucune visibilité, tout est gris, brumeux, tempétueux, glacial. On se contentera donc de stationner auprès de l'"auberge rouge" de Sliggachan pour rester capitonnées entre 4 portières et s'enfiler nos sandwiches à toute vitesse: les pique-niques n'ont vraiment pas beaucoup d'allure quand la météo s'avère désastreuses! Le temps du repas, j'ai remarqué un rassemblement de photographe auprès d'un pont voisin, ma curiosité est piquée au vif! Julie rapproche la voiture, ce qui me permet de réaliser, toute déçue, que les professionnels équipés en matériel impressionnant se contentent d'amasser quelques clichés pour les opérations commandos militaires de la journée. Décidément, rien d'intéressant à déclarer sur cette maudite Skye où l'on manque à tout instant de se faire décapiter par le vent. Allez, on se casse!

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Je suis bien motivée pour reprendre le volant, j'ouvre ma portière pour changer de chaussures et ... FiiouuuUUUU CRACK!! Un hurlement de Julie implore une fermeture immédiate de la porte avant-droite dans laquelle une énorme bourrasque vient de s'engouffrer, provoquant bruit et fracas. Trop tard... Une des charnières a lâché, on sent bien que la portière en question a du mal à se refermer, y'a un méchant frottement interne qui ne laisse rien présager de bon... Nous décidons d'un commun accord de condamner cet accès et il nous faudra dorénavant fournir de nombreux efforts, moyennant du temps et de la souplesse pour pouvoir prendre sa place de copilote en passant par la partie gauche du véhicule. Voilà une fin de séjour mouvementée...

Direction le Loch Lomond!

Sur le chemin, nous rencontrons un obstacle innattendu: un troupeau d'une quinzaine de vaches Highlands (les grosses rousses archipoilues qui ressemblent à des Yorkshires géants équipés de longues cornes pointues!) avait choisi de stationner au milieu de la chaussée!

routehighlands1

4 mars 2009

depuis le Biggars de Glascow.

******** Pause café au Biggars de Glasgow le 4 mars 2009

Hot chocolate pour moi, expresso coffee pour Julie, le tout accompagné d'un excellent gâteau et d'une fabuleuse musique (c'est du jazz: Julie est aux anges!)

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Revenons-en à nos péripéties Lochinveresques...

Il est 14h passées le 28/02/09, on s'est paumées en beauté, faut se retaper la route dans l'autre sens... Je reprends les commandes de la Modus car Julie en a ras le bol. L'heure tourne, il fait faim. Une fois revenues sur notre axe de départ, il est plus de 15h, on crève la dalle et on stationne sur le bas côté des falaises d'où nous avons vu planer un drôle de rapace.

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Pendant que nous avalons nos casse-croûte, l'un des 2 zozios en question se laisse tomber du haut de la paroi rocheuse vers le cours d'eau situé juste en dessous, ce qui nous laisse croire qu'il pêche et se nourrit de poissons. On pensait à un aigle royal mais le régime alimentaire ne correspond pas... Nous apprendrons quelques jours plus tard, en arpentant les rayons de cartes postales, qu'il s'agit en fait du "Sea Eagle" appelé chez nous "Pygargue à queue blanche", un oiseau très rare qui a été réintroduit avec succès en Écosse.

Le reste de la journée se passe sur la route côtière, très étroite et dotée de panoramas extraordinaires, ce qui vaut à Julie de reprendre le volant parce qu'elle n'en peut plus de stresser chaque fois que je m'arrête en catastrophe sur le bord de la chaussée (déjà à peine assez large pour un véhicule) histoire de réaliser des photos.


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Le lendemain 1er mars, nous quittons Dundonnel et le Sud d'Ullapool qui nous ont octroyé une véritable escale détente blindée de fous rires, dont ce mémorable accès explosif de Julie en plein repas dans la cuisine du gîte: elle s'est retrouvée entre la vie et la mort, la tête dans l'évier pendant que je me bidonnais devant mon assiette... Ah là là, petite frayeur au passage, mais QUELLE RIGOLADE!

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Direction l'île de Skye, le temps est nuageux...

Nous arrivons sur l'île en fin d'après-midi. Le logement sur lequel nous misons au sud ouest de l'île, à Portnalong, a l'air fort appréciable: une vieille école en bois restaurée pour des hébergements... Nous sonnons... Une bonne femme en peignoir vient nous ouvrir et nous annoncer, de son plus beau sourire, que l'hébergement ne sera pas mis en service avant mardi, elle est trop claquée par son week-end passé à s'occuper de familles regroupant 7 enfants turbulents... MERDE, nous sommes dimanche!... Elle nous conseille malgré tout le bunkhouse le plus proche, on s'y rend...  C'est moins engageant...Personne pour nous accueillir et, à l'intérieur du bâtiment, deux personnages dont l'attitude ne m'inspire rien de bon. Le temps de poireauter à l'extérieur pour prendre une décision, on voit parfaitement bien planer le pygargue à queue blanche dans la zone humide en contrebas... ET VLAN, c'est toujours dans ces moments là que la photographe n'a pas son appareil sous le bras ! On ne s'acharne pas, sous l'impulsion de celle qui ne "sent" pas vraiment la structure, l'équipée redécolle à  la recherche d'autre chose. Notre dépliant indique que les hébergements ne manquent pas sur cette île... Ca s'avérera pourtant compliqué, l'hostel de Slichaggar a des aspects d'auberge rouge.

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Julie - "Bon, ben j'vais aux toilettes et après va falloir qu'on file, 'y a rien sur Glascow, c'est moche et ça manque d'ambiance."
Moi - O.K., j'suis grave à la bourre sur le remplissage de carnet... Mais j'crois qu'ça va encore devoir attendre!"
Aucune envie de contrarier la miss Julie qui s'est visiblement levée du mauvais pied aujourd'hui; elle n'a fait que bougonner toute la matinée. L'ensemble de la ballade en ville (sous le soleil pourtant) a vu le visage de la mal-lunée alternée entre mimiques genre "j'fais du boudin" et quelques phrases marmonnées du bout des dents pour râler. ("c'est tout gris, ces bâtiments, franchement laids." "Ça fait que monter et descendre, c'est épuisant!" "J'suis pas à l'aise dans mes chaussures, faut que je les change." "Ces chaussures sont toutes mouillées, z'ont pas séché de la nuit." " Y a quasiment aucun magasin de musique dans cette ville pourrie, en plus, 'sont même pas fichus d'avoir une harpe!") Pendant ce temps, je me concentrai sur les quelques prises de vue à extraire de cette "ville pourrie", histoire de ne pas être contaminée par toutes les ondes négatives dégagées par ma compagne de voyage, laquelle a d'ailleurs vite retrouvé le sourire en se donnant un objectif: dénicher une harpe troubadour... Manque de bol : l'Écosse a beau être une des capitales mondiales de la musique celtique en mode traditionnel live, elle n'a à offrir que des guitares, des bouzoukis, des mandolines et des violons en termes d'instruments à cordes. TANT PIS !

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2 mars 2009

Dundonnel, du Bar Gror & Oduel de Fort William

Fichue Côte Ouest!
Le ciel s'est assombri depuis que nous avons quitté le nord et les tuiles ne font que s'enchaîner... La difficulté pour trouver des hébergements d'abord. Heureusement que le patron du Backpaper (Sandra's) de Thurso nous a laissé son prospectus sur les "independent hostels". En suivant ses conseils, nous avons décalé notre point de chute opérant notre boucle vers l'ouest: au lieu de Lochinver, c'est à Dundonnel, au sud d'Ullapool que nous avons élu domicile.

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Une belle résidence sur les bords d'un loch, très bien aménagé: toute une partie de la maison est consacrée aux voyageurs, l'autre est la pièce à vivre pour les "patrons". Nous avons d'abord cru que tout l'hébergement nous appartiendrait: on a étalé nos affaires un peu partout, dans la kitchen, dans la salle de bain et dans le salon (bien chauffé et fort agréable). Ce fut l'occasion de nous accrocher à la corvée de cartes postales... simple formalité pour Julie qui a tout réglé en un tour de main et 2-3 lignes, nettement plus laborieuse pour moi, qui y ai passé des heures et des heures, lorsqu'on a une trentaine de destinataires et une terrible envie de tout raconter à chacun, ça prend du temps!

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Finalement, dès le 1er soir, nous fûmes rejointes par deux british qui nous expliquèrent qu'ils avaient choisi de découvrir l'Écosse by bike. Les fadas: avec ce vent et ces ondées intermittentes, 'sont motivés ces deux-là. Puis vint le moment de se coucher. La propriétaire des lieux nous avait indiqué que l'utilisation des "sheet" était obligatoire. Julie s'est attaquée à l'agencement de ce "drap de protection hygiénique" sur le matelas. La voilà à fond, qui retourne son matelas pour l'envelopper du fameux drap. Ouch, le matelas dans un sens, Yess, ça passe; allez, on retourne la galette, BANG, un cou de matelas dans ma tronche, et moi, perplexe, qui ne m'en sort pas avec le mien, surtout que je suis installée dans le lit superposé du haut. La fatigue aidant, les bruits étouffés des chocs de matelas le disputent aux fous rires grandissants des deux nénettes qui, complètement empêtrées dans ce bric à brac de draps et de matelas, commençant à douter de l'efficacité du "sheet". Je ne fais que grommeler: "sont complétement fadas ces Écossais, y'a pas idée d'inventer des systèmes pareils, on va jamais réussir à faire notre lit!!"... Et Julie, d'exploser de rire, de tenter de se contenir, de s'autocalmer à grands coups de "CHUUUT, y'a des gens qui essaient de dormir à côté!"... Et c'est bien connu: plus on se retient de faire du bruit, plus le vacarme monte...

Au bout d'un bon quart d'heure de bataille de matelas sheet de shit, Julie a enfin l'idée lumineuse de lever les yeux vers la porte pour s'apercevoir qu'il y a un mode d'emploi placardé dessus... Et là, le fou rire ne connaît plus aucune limite, elle n'arrive même plus à articuler, entre deux soubresauts convulsés, l'explication qu'elle vient de lire:

"Sophie..." (énormes éclats incontrôlés")... "les sheets"... (fou rire à nouveau)... "c'est pas pour les matelas..." (longues déferlantes) "... "C'EST POUR NOUS!!" (fous rires prolongés...) "C'est pour nous enrouler dedans!"

Les rires fusent... Mes grommellements redoublent de volume... Va falloir réussir à déhousser nos matelas mal saucissonnés pour ENFIN agencer correctement le tout. Ah, quelle soirée!... On en rigole encore compulsivement rien que d'y penser... Et cette nuit là, on a rudement bien dormi après notre exercice intense lié à notre méconnaissance de la literie...

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Le même jour, 20h50, à la Scottish Youth Hostel de Glen Nevis...Digestion après un repas bricolé de gnocchis au gruyère (c'est fade: je me venge sur le pain-beurre!) + dessert salade de fruits & biscuits écossais (pas trop mal, pour une fois!). Julie, au bord de l'assoupissement total, perfectionne les derniers dessins du voyage pendant que je termine une dernière série de cartes postales (et non: c'est pas encore fini!)

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Retour à Dundonnel, aux environs d'Ullapool..

Le 28/02/09, nous sommes pimpantes après le sommeil de plomb qui a suivi notre fou rire matelatesque. Julie au volant, nous prenons la route qui va nous permettre de découvrir la grande boucle côtière entourant Lochinver. J'ai jeté un œil à l'atlas routier: ça ne me semble pas si long que ça; on va pouvoir s'accorder de belles pauses ballades contemplatives: COOL!

Après l'interminable route qui rallie Ullapool, on s'accorde dans la ville une séance de shopping (pinces à cheveux & gâteaux pour Julie, boucles d'oreilles et cartes postales pour moi) complétée par un plein de bouffe au supermarché Tesco du coin. Il est près de midi mais on se dit qu'on attendra d'avoir vraiment entamé la route côtière pour s'offrir un super beau paysage en guise de Pik-nik: et ZOU, c'est reparti!

Une intersection (beaucoup) plus loin, Julie prend direction Lochinver et je ne suis pas d'accord: à mon avis, c'est l'axe direct qui nous fait louper la route côtière.. Rapide coup d'œil à l'atlas: OK, demi-tour.

13h, on roule... 14h, on roule toujours... Aucun des bleds traversés ne figure sur la carte et on a quand même l'impression d'être très loin de la mer... Julie souhaite continuer, moi j'préfère qu'on s'arrête demander notre chemin (c'est la différence entre nous deux: y'en a une qui veut y arriver toute seule, l'autre qui n'hésite pas à solliciter de toutes parts les avis extérieurs!). Bref, on s'arrête pour interroger une grand-mère et ses deux petites filles en promenade pédestre avec leur chien. Au moment où Julie se met à questionner la madame:_"Sommes-nous bien en direction de Newton?", nous voyons à la tête de la passante qu'il  y a comme un souci... Elle ne connaît pas du tout Newton... Bon, ben, Lochinver alors?... OUH LA LA... Cette fois, la mamie scottish fait carrément la grimace, on est "not at all on the good road": nous sommes en fait sur l'axe qui repart loin dans les terres (à l'est de l'Ecosse), vers Lairg... HAAIRG! Cette fois, j'ai compris notre erreur et, laissant Julie continuer de s'expliquer avec grand-mère pour tourner, retourner - à l'aide d'un couple ayant rejoint la troupe- les pages de notre atlas routier, je m'aperçois que le verdict est sans appel... On a fait des paquets de miles dans la mauvaise direction... Nous n'avons aucune autre possibilité que de rebrousser chemin jusqu'à la fameuse intersection qui fût à l'origine de notre égarement... AH BEN BRAVO LES FILLES!... Pas une pour rattraper l'autre: en voyant redéfiler les kilomètres dans le sens opposé, nous réalisons l'énormité de notre boulette: on avait repris exactement la route qui nous avait permis la veille de mettre le cap vers la destination suivante de notre périple: en clair, on repartait complètement à l'envers... Et qui sait si on s'en serait aperçues à un moment donné?!!!

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1 mars 2009

Sail Mhor Croft Hostel (suite)

Hey, il est déjà 19h45 ! Va p'têt falloir qu'on s'inquiète de manger Dans ce coquet Hostel avec vue imprenable sur la baie au pied des montagnes, c'est une véritable partie de plaisir... En comparaison avec d'autres soirées plus difficiles à organiser (cause cohabitation gânante avec de drôles de personnages dans les lieux communs) nous sommes reines en la demeure ce soir: l'ensemble de la partie hébergement nous appartient!

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Bon, la route défile mais les estomacs se creusent, les formidables paysages fondus de lochs, cisaillés de sommets aux couleurs bariolées selon les passages de rayons lumineux ne suffisent plus... Ca ne nous remplit que la tête et les yeux. On finit donc par s'arrêter au bord de la route, tout est désert, des landes à perte de vue et, de temps en temps, une voiture qui ne fait que poursuivre son chemin. Je suis ravie, je vais pouvoir assouvir mon envie de pipi loin de la société des hommes qui, ici, rappelons-le, condamne ce geste en plein air. Voilà donc la fraudeuse qui fait des bonds dans les mottes d'herbes et de tourbe pour s'éloigner de l'axe bitumé. Là, dans les contreforts d'un pan de roche, c'est parfait, un dernier coup d'oeil vers la chaussée et Zou, ça soulage! Au moment de se reculotter, un regard en biais fait surgir l'angoisse absolue: là à 100m sur le côté, deux hommes habillés en tenue de camouflage s'affairent à une drôle d'activité... Et là, moi, en plein dans leur champ de vision, je n'avais même pas songé à tourner la tête dans tous les sens avant de commettre mon forfait, tellement assurée que le seul mirador possible en ces lieux ne pouvait provenir que des véhicules. Bon, ben, ce qui est fait est fait, les deux lascars ont bien du se rincer l'oeil et y a plus maitenant qu'à aller engloutir le pique-nique que Julie s'est déjà chargée de bien entamer. Un rapide coup d'oeil aux jumelles nous apprendra plus tard que les deux hommes s'entraînaient au tir à l'arc.

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Allez, en route, et quelle route! Je prends le volant: Julie a fait sa part ce matin. Au fur et à mesure que se rétrécissent les routes, s'agrandissent démesurément les espaces. Nous sommes "into the wild", les moutons empiètent sur l'asphalte, les clichés se multiplient mais rien n'égale l'ampleur de ce qui est visible et qui, par là-même, prolonge l'invisible, on touche à une dimension unique où tout vibre en symphonie parfaite, les volumes, les courbes, les jeux d'ombres et de lumières, mille et une formes d'eaux, de pierre et de terres, autant de nuances encore insoupçonnées qui, ainsi mélangées, résonnent profondément au coeur, dans l'âme et la chair.

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Mes "c'est trop beau!" finissent même par laisser place à un silence intense... Lorsque n'y tenant plus, les soupirs de Julie font s'arrêter la voiture que je conduis. On vient d'achever par des chemins détournés la boucle du Bel Loyal et le spectacle de l'estuaire aux lueurs du crépuscule nous arrache des larmes de bonheur.

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LA luminosité tombe, les paysages demeurent. Je m'acharne à prendre de sphotos jusqu'aux derniers instants de pénombre. Ce qui vaut à Julie de s'accrocher à la poignée intérieure haute de la portière en poussant des petits cris, pas vraiment rassurée par les arrêts infligés au véhicule dans des conditions périlleuses... mais, esseulées en ces lieux, on n'a sans doute pas grand chose à craindre, à mes dires... C'est pas du tout l'avis de Julie qui envisage le pire à chaque fois: elle voit déjà la voiture invisible qui va nous percuter, par l'avant ou par l'arrière !
C'est exténuées que nous arrivons à Durness avec la tombée de la nuit et une mission de la plus haute importance confiée le matin même par le patron de notre hébergement à Thurso: il s'agit de remettre tout un tas de dépliants promotionnels au Lazy Croft Hôtel. Nous réalisons alors, après une journée entière passée sur la route, le précieux temps que nous avons fait économiser à l'entrepreneur de Thurso déjà débordé entre son snack et son hôtel. Dernier coup d'éclat avant d'entrer dans le village proprement dit: au coin d'une descente, un groupe de cinq ou six cerfs trrône majestueusement au bord de la route. Le temps pour moi d'arrêter la voiture en catastrophe, de changer d'objectif sur l'appareil photo, de sortir de la voiture ,les cerfs s'étaient barrés et Julie se retrouvait les intestins tout crispés par l'éventualité d'un carambolage certain !
A Durness, donc, distribution de dépliants, récupération de bon plan d'adresse pour boire un coup et manger puis, repues, motivation obligatoire pour se retaper à l'envers et dans le noir l'ensemble des entortillaminis de dédales plus ou moins bien tracés nous ayant amenées jusque là. Pour Julie, rien ne va plus: elle voit des moutons partout, ne sait plus si on est encore sur la route ou dans le décor, chaque virage lui retourne les tripes. Bien que je sois aux commandes (à vitesse plus que raisonnable: 50km/h max, ayant pitié de la panique incontrôlable de sa passagère de droite!) c'est Julie qui écrase les pieds au tapis, se raidit tous les muscles des jambes et du reste du corps, se noue les intersints et gémit sourdement pour mieux s'écrier frénétiquement plutôt trois fois qu'une: "Attention Mouton!", "Attention virage!!", "Attention truc bizarre!!!" (il s'est avéré que c'était un blaireau) "Attention GROS MACHIN!!!!" (c'était un cerf).

Bon, il est vrai que le voyage ne fut pas de tout repos: les moutons sommeillaient avachis sur le milieur de la chaussée, les tournant relevaient de véritables lacets de montagne, les phares de la Modus n'éclairaient pas plus loin que les deux prermiers mètres au sol en mode feux de croisement, les cerfs s'amusaient à traverser juste devant nous, les voitures n'allaient évidemment pas dans le même sens que nous et la largeur des axes faisaient craindre des embardées dans la lande brumeuse.

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Malgré tout, une paire d'heures et une multitude de cris plaintifs plus tard, je ramenai saines et sauves la Modus et la Julie et appréciai, après tant de pression accumulée, de m'effondrer emmitouflée dans mon duvet.


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27 février 2009

Sur la route

Sur la route, quelque part entre Bighouse et Kinbrace.

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On a arrêté le moteur, là, dans ses landes rases balayées par le vent et la pluie, un troupeau d'une vingtaine de cerfs broute paisiblement... Le temps pour moi de faire fonctionner le téléobjectif de l'appareil photo et pour Julie d'esquisser quelques croquis. Ils sont chez eux... Nous nous sentons intruses en ces lieux où rien (hormis notre bagnole) ne vient entâcher l'atmosphère sauvage des grands espaces.

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26 février 2009

Sail Mhor Croft Hostel

Retour à notre journée de la veille, tellement chargée que nous avons l'impression d'en avoir vécu dix en l'espace d'une seule !
Où en étions-nous ? Ah oui, là où le suspense monte d'un cran : Je descends de la voiture pour monter à l'assaut du 1er camion de chantier au volant duquel se trouve un ouvrier. Dans mon anglais tâtonnant, veillant à arborer mon sourire le plus triste, j'explique être venue de loin, de France, et n'avoir que cette journée pour découvrir les beautés du paysage environnant... Le jeune homme, qui avait tout d'abord précisé, inflexible, que la route était bel et bien bloquée demande finalement : "For hoow many time ?" Et, d'élargir mon sourire en assurant "just a few minutes, juste to see the point of view!!" Le bonhomme décroche alors son mobile, se met à baragouiner avec ses collègues placés plus loin sur la route... Pendant que j'attends stoïquement, debout à côté du camion, giflée par le vent cinglant d'Écosse et que Julie, n'y comprenant rien, fait de grosses mimiques de visage et des effets de sourcils... Quelques minutes plus tard, le conducteur du camion ressort sa tête par la fenêtre et lance : "you have twenty minutes, then the road will be definitly closed!" - "WONDERFUL ! Thank you very much !"
Le gars m'explique ensuite plein de choses que je ne comprends absolument pas, puis je me rue guillerettement jusqu'à la voiture pour annoncer la bonne nouvelle à Julie. Le camion avance droit vers nous, alors (sans doute était-ce là la teneur des propos qu'ont suivi pendant mon stade euphorique succédant à l'acceptation de débloquer le passage), il nous faut reculer pour le laisser se garer et nous libérer l'accès au sommet tant convoité. On est au chrono, complètement jouasses, épatées par cette chance qui nous est donnée. Une fois rendues tout là haut, la majestuosité de l'ensemble nous coupe le souffle - littéralement d'ailleurs car le vent est tellement fort qu'il nous empêche véritablement de respirer correctement ! - Panorama à 360° sur la Mer du Nord, l'île d'Hoy et d'autres terres cernées d'eau, des reliefs rachitiques roussis par la végétation et ça et là, quelques placettes miroitantes sur fond de ciel embrumé. Un ravissement !

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Nous n'avons pas le temps de prolonger l'extase, on se dépêche d'emprisonner des échantillons du spectacle et on remet notre derrière dans la voiture pour respecter le timing qui nous a été miraculeusement accordé. De retour auprès du chantier, on inonde les ouvriers de WONDERFUL et de THANK YOU VERY MUCH, on s'arrête au niveau du camion salutaire et je saute de la voiture, un paquet de galettes bretonnes à la main pour aller généreusement l'offrir à celui qui nous a ouvert la voie.: TROP COOL!

Le moteur ne ronronne pas très longtemps par la suite car nous stationnons à quelques centaines de mètres de là, au niveau de Dunnet Head Beach où nous avons repéré une falaise à Fulmars. En descendant le chemin, bonheur : des têtes de phoques gris émergent entre deux clapotis et des groupes de canards siffleurs flottent au bord de l'eau.

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Interlude

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Et zut... La pluie arrive compliquer le moment de détente et d'observation que nous comptions nous octroyer en cette fin de matinée. Bon, le temps pour moi de filer chercher ma cape de pluie (histoire de protéger l'appareil photo, faut pas déconner: 'y a trop de belles images à faire !) et pour Julie de subir la conversation d'un ptit vieux qui revient de sa balade le long de la grève... C'est tellement sauvage ce pays que quand on y rencontre âme humaine, vaut mieux échanger, avant de se retrouver seul, noyé en pleine nature !

Le nuage passe, la pluie cesse et les incomparables lumières écossaises viennent nous récompenser de notre attente. Je photographie les oiseaux marins de la falaise et Julie dessine les phoques. Retour à la voiture et... de nouveau un p'tit vieux qui ne demande qu'à tchatcher, ça a duré, duré, on a appris qu'il avait deux baraques l'une à côté de l'autre sur ce morceau de falaise face à l'horizon entrecoupé d'îles. Il nous a raconté des histoires d'avant, on a ainsi su que les Allemands avaient sorti le drapeau blanc sur un des îles qui nous font face. On n'a pas tout compris mais cet échange verbal spontané, au bord d'un route écossaise en plein soleil, nous a bien plu.

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Cap à l'ouest : objectif Strathy Point pour cheminer dans les falaises nous offrant une vue imprenable sur les deux traits de côte, l'un à l'est de Thurso, l'autre à l'ouest. L'estomac dans les talons, on se rééquipe (shoes de marche, guêtres, cape de pluie, appareil photo...) on se prend les bourrasques, en pleine gueule (Julie a trouvé la technique: avec un agencement bien particulier de sa capuche de Parka combinée à son écharpe, elle ressemble à un touareg !) les morceaux d'écume volent par paquets depuis les crêtes de falaises et nous passent par dessus la tête. Un ornitho est stationné avec sa longue vue à côté du phare, l'est pas très causant celui-là... Même scottish, un naturaliste, tout spécialement un ornitho, reste un ours !... Et puis, ayant pitié de Julie, qui avance comme un zombie, je me résous à terminer mon mitraillage photographique pour rejoindre la voiture... Oh! Y'a des poneys shetlands juste à côté, allez: une petite dernière photo et on y va.

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à peine embarquées sur la route qui nous ramène au grand axe, je tourne la tête et hurle : "Gare-toi Julie ! y'a des énormes trucs qui planent au-dessus des falaises, sur fond de mer derrière nous !"

-"OH LA VACHE, sont vraiment énormes" rajoute-t-elle [élégamment] en ajustant ses jumelles. "C'est plus gros qu'une buse, pas assez fin et découpé pour être un milan, pas assez large pour un circaète et trop gros pour un balbuzard... Rhooooh, ne resterait que la solution du pygargue ou de l'aigle... Mais les bestiaux se sont éloignés et les couleurs ne sont pas suffisamment visibles pour affiner l'identification. ZUT. La voiture redémarre, me laissant dépitée, refermer mon bouquin... "Hey ! y'en a un qui repasse ! Arrête-toi Julie!" [là je suis quand même 'achement sympa d'obéir au doigt et à l'oeil, he, pour un gros pigeon...] Cette fois l'oiseau est plus près, il cercle en arrière du véhicule et vient même... se poser sur un piquet à quelques centaines de mètres. On ne le lâche plus des yeux et on parvient à l'identifier : C'EST UN AIGLE ROYAL; WHAOUH! [youhouuuu...] J'avais déjà un léger soupçon en découvrant deux individus dans l'observation première faire de la voltige et se tomber dessus... C'EST GENIAL ! Je n'en ai jamais vu, je suis aux anges!

[à suivre]

25 février 2009

Smoo Cave Hotel de Durness

Toutes remuées, songeuses, le regard encore plein d'étoiles... Le trajet entre Thurso et Durness, en suivant le trait de côte est une sorte de cheminement vers le paradis. Chaque paysage traversé le dispute au précédent par sa somptuosité. MAGIQUES, ces lieux sont absolument magiques.Entre mer, fjords et montagnes, de vastes étendues couvertes de landes tourbeuses s'étalent jusqu'où le regard ne porte plus, là-bas plus loin que l'horizon. Seuls quelques moutons lèvent la tête à notre passage, sur ces routes étroites où deux voitures ne peuvent se croiser, là où nous errons solitaires, perdues dans une dimension où l'harmonie règne, baignée de nature vierge.

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La journée avait déjà bien commencé : après la tempête de cette nuit, le ciel ne conservait qu'une légère couche nuageuse, et la pluie semblait vouloir se calmer. Nous avons d'abord choisi de tracer vers l'Est, en direction de Dunnet head où la carte nous promettait une superbe pointe rocheuse avançant sur la Mer du Nord, faisant face à toute une ribambelle d'îles.

Après avoir franchi d'énormes monticules de dunes couvertes d'oyats balayés par le vent (encore violent suite à la tempête tout juste essuyée)  - d'où le nom de Dunnet pour cette commune probablement - nous avons entamé la grimpette en véhicule sur la pittoresque route qui menait au "point of view"... Et puis d'un coup, c'est le DRAME ! Devant nous un énorme camion, des panneaux de chantier, des bulldozers en arrière et cet écriteau sans appel "closed road". NAAÂON !  C'est pas possible, pas aujourd'hui, nous sommes venues de France et nnous n'avons pas d'autre créneau pour découvrir les merveilles de ce territoire précisément !!! Julie, au volant, a déjà commencé à opérer sa marche arrière sur l'axe resserré lorsque révoltée, ne pouvant se résoudre à une situation aussi frustrante, je l'arrête en plein vol et lui annonce que je vais descendre parlementer avec les ouvriers du chantier...

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19h00 : C'est l'heure pour nous d'attaquer le "Cottage pie" que nous avons commandé à dîner dans cet hôtel polyvalent (pub, resto...). La p'tite bonne femme qui est aux commandes s'active avec une énergie formidable: elle est au four et au moulin, au bar et dans la cuisine, avec les clients et avec ses proches. Les assiettes qu'elle nous ramène sont bien garnies, de véritables portions de routier... et on s'aperçoit que "Cottage pie" n'est qu'une manière élégante de présenter le hachis parmentier accompagné de divers féculents.

24 février 2009

Thurso, Commercial Pub

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CHEERS : Enfin posées ! La journée a commencé tôt: ce matin avec une nuit abominable pour moi (qui n'ai quasiment pas dormi à cause du bruit récurrent de la Backpacked Hostel d'Inverness), plus reposante pour Julie. Pour l'une comme pour l'autre, le stade zombie, lié au réveil précoce (6h30 du mat) dans la puanteur de l'auberge, a accablé une bonne partie du voyage. Lequel nous a d'abord conduites à une randonnée matinale autour de Chanonry Point à Fortrose. Le coin était réputé pour ses mammifères marins (phoques et Dauphins)... Nous n'avons qu'entr'aperçu quelques lointains bestiaux à moustaches vautrés sur le haut de la grève, à la sieste digestive; et comme la mer montait, le temps que nous nous approchions ils s'étaient déjà remis à l'eau.

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Le soleil nous a accompagnées les trois quarts de la balade, nous offrant une vision enchanteresse du village et des falaises environnantes. Je ne lâchais pas mes jumelles, saisissant régulièrement l'appareil photo pour figer quelques vues paysagères intéressantes... Pendant que Julie avançait inéxorablement, emmitouflée dans sa parka militaire, toussotant à chaque pas...

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Ah là là, des restes de bronchite que la fatigue n'arrange pas... Quelques "chouettes" observations ornithos (à affiner, mais d'identification quasi certaine instinctivement !) "Harelde boréale, Garrot d'Islande à oeil d'or [héhéhé, pas toujours sûr l'instinct!] Et puis une grosse masse nuageuse noirâtre a déboulé sans prévenir, nous apportant quelques gouttes, de plus en plus fréquentes, et de plus en plus grosses, qui ne nous ont plus lâchées sur le chemin du retour. En redémarrant, nous rêvions toutes les deux d'une boisson chaude : parties en catastrophe de cette fichue auberge, nous n'avions même pas pris le temps de remplir le thermos... Et le p'tit déj avalé de bon matin devant l'estuaire grâce aux maigres réserves de la glacière, n'avait pas suffi à nous requinquer.

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Le point de vue était certes formidable mais le vent frisquet et les ondées à répétitions n'ont pas permis de déguster les quelques tartines confiture/jus d'orange. En cette matinée donc, le premier troquet eût été bienvenu or... C'est bien connu... C'est lorsqu'on cherche... Qu'on ne trouve pas. Les villages de pêcheurs s'enchaînaient, invariablement tous démunis de bar... Ou alors pas un d'ouvert ! ... Déséspérement, nous étions à l'heure du thé et pas un seul tenancier de bistrot n'avait daigné lever le rideau !

La route défilait, livrant ses points de vue tous plus somptueux les uns que les autres et j'enrageais face à l'impossibilité de stationner lorsque tout concordait pour mettre en boîte la "photo du siècle". Les oies Bernaches du Canada s'amoncelaient en plein champs sous des lumières éblouissantes, les rivages offraient des rangées de courlis cendrés sur fond d'huîtriers pies parsemés de chevaliers gambettes et de Tadornes de Belon, le tout dans des reflets de soleil montant. Tout dans la tête, rien sur la pellicule, un vrai drame pour l'oeil de la photographe ! Le tour de l'estuaire nous a ravi le regard, et le passage sur l'autre rive, vers le coeur des Highlands, en quittant Cromarty restera un souvenir magique d'une dimension incomparable. Le soleil s'est paré de ses plus beaux rayons, faisant exploser les contrastes de couleurs entre le vert des prairies, le roux des pentes arides, le blanc éclatant des sommets enneigés et bleu azur d'un ciel limpide... Sans oublier ici ou là, quelques entassements de moutons dans les labours, tels des gnocchis jetés dans une assiette sombre ! Même les plates-formes pétrolières de forage en mer, éclairés par des arcs-en-ciel éphémères revêtaient un esthétisme certain. Tant de merveilles ne remplissant pas l'estomac, il fallut nous résoudre à stationner à l'écart de la route côtière, avec en ligne de mire de vieilles fortifications médiévales sur le front de mer, et un formidable château digne de la Belle au bois dormant (aux dires de Julie ) [ouais, ben matez la photo, hein.]

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Sandwitchs avalés, pour moi, c'est la mission : aller se soulager en pleine nature alors que c'est formellement interdit dans le pays (et même spécifié à maintes reprises dans le guide du Routard !) ... Là dans l'urgence, pas le choix. Et pas le temps d'attendre de trouver des water closets (surtout si c'est aussi décevant que pour les bars !). Donc, avant tout, trouver le moyen de se cacher... Et dans les Highlands, c'est High Aïe Aïe... [arf arf arf] Les arbres sont rachitiques, pleins de broussailles, et, en plus, on est au bord de la voie ferrée. Tant pis, quand faut y aller, faut y aller... Et de s'enfoncer dans les ronces, de manquer de se rompre les os sur les murets de pierres sèches... Ce qui laisse à Julie le temps de dessiner quelques arbres en contre jour au ras des flots.

[là ya pas le dessin, je le retrouve pas]

Puis inlassablement, reprendre la route encore et toujours, pour sans fléchir atteindre le but de la journée : destination Thurso, à l'extrême nord de l'Ecosse. Julie sombre, cette fois, c'est moi qui conduis... Mais même quand je conduis, je ne peux pas m'empêcher de m'exprimer. Les exclamations fusent : "c'est trop beau ! ", "Eh: un circaète Jean-le-Blanc ! " "Et là : une corneille mantelée !"... Alors la copilote ne peut jamais totalement s'assoupir... Pas facile de cohabiter avec une animatrice qui n'arrête jamais !

Vers 15h, ENFIN, après avoir franchi les paysages lunaires de l'intérieur des terres: les Monts d'Arrées en 10 000 fois mieux... C'est lunaire [ben ouais, elle l'a déjà dit, mais elle a commencé à picoler un peu en écrivant]: de vastes territoires roussis déchiquetés et arides où s'élèvent ça et là quelques ruines ancestrales, des palais de schistes et des moutons, puis au fond d'une dépression un lac... Pardon: un loch !

A Thurso donc, "finger in the noise"! On a trouvé du premier coup le Sandra's packbacked et on a opté sans problème pour une "private room". Quel plaisir de pouvoir vraiment poser nos valises. La chambre est un modèle de confort et de propreté après ce qu'on a vécu sur Inverness. Une bonne douche, un p'tit tour dans le bled, le temps d'acquérir quelques cartes postales et de finir complétement frozen... Avec une Sof qui ne fait que râler pâsqu'elle a pas mis son fuseau et pas mis ses gants, encore moins sa casquette. Le vent s'est fait blizzard, il tombe du grésil. Au fur et à mesure de la soirée le temps ne fait que se dégrader, c'est the big storm tonight but it doesn't matter, live music is good, and the beer too [là, ça y est, je pense que Sof était beurrée quand elle a écrit ces lignes, mais je recopie quand même.] Julie is drawing, I am writing. All is perfect then !

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Notre empressement à tout transcrire étonne les Scottish... Ils viennent à tour de rôle nous interroger, nous payer à boire... Tout va bien dans le meilleur des mondes ce soir. Un seul regret pour moi, je suis toute seule à me trémousser sur mon siège et nombre de morceaux me rappellent les rythmes des danses fest-noz : avec une ou un cavalier les allées du pub auraient fait une appréciable piste de danse! Aux valses écossaises se succèdent les cercles circassiens. Quelle frustration de ne pouvoir laisser s'exprimer l'intégralité du corps alors que la musique est d'une qualité exemplaire ! On a même le droit à des dédicaces spéciales France. (Maurice Chevalier notamment, bon, d'accord, c'est un peu vieux jeu, mais on apprécie !)

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24 février 2009

Pub Blackfrians of Inverness

INVERNESS... Nous nous imaginions autre chose... Les bâtiments sont noirâtres, il n'y a personne dans les rues... Glauque est le terme le plus approprié pour l'endroit ! Nous avons tourné à plusieurs reprises devant l'Auberge, n'osant pas croire que ce bâtiment, semblant désaffecté vu de l'exterieur, pouvait accueillir du monde.

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Rassurées par l'aspect intérieur plus "correct" au niveau de l'accueil, nous avons réservé notre nuit. La jeune femme nous a conseillé le dortoir de 8 lits, le moins cher... Quelle déconvenue en rentrant dedans ! On nous avait dit qu'il n'y avait qu'une personne à occuper les lieux, Mais quelle personne!! Blonde oxygénée, d'un certain âge, scotché à côté de son ventilateur chauffant et baignant dans une âpre odeur de tabac froid, elle a à peine relevé la tête à notre entrée pour marmonner quelque chose que nous n'avons pas compris. Nous nous sommes regardées toutes deux effarées !

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Julie a lancé spontanément : on ne restera qu'une seule nuit ici ! J'ai rajouté que je préférais que les bagages restent dans la voiture. Je ne consentirais d'ailleurs à sortir mon duvet qu'à la dernière minute tant les matelas et l'ensemble de la pièce paraissent sales.

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Bon, plus qu'une solution pour se remonter le moral : se réfugier au pub le plus proche pour retarder le moment de rallier cette drôle de chambre avec sa drôle d'occupante. Allons bon, pour tout arranger, la totalité des places de stationnement de la ville sont payantes et on n'a plus un brin de monnaie : va falloir se lever à 6h demain matin pour déplacer la voiture avant de choper une contravention !
Après tout, plus vite on aura quitté cet infâme bled peu engageant, mieux ça vaudra !
Pourvu qu'il ne nous arrive rien de trop gênant d'ici là !
Les vacances ne sont pas toujours un long fleuve tranquille !

Du coup, essai d'aquarelle à la bière:

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24 février 2009

Sands of Forvie

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Le soleil inonde l'onde de marée qui se retire doucement le long de la baie. Nous avons trouvé quelques affleurements rocheux éparpillés à l'angle de la plage, juste de quoi poser nos fesses et contempler, ébahies, la majestuosité de cette réserve naturelle (gérée par le scottish Natural Heritage). Une légère brise vivifiante nous rafraîchit le visage après ces quelques minutes de randonnée au coeur des dunes. Seul le bruit des vagues (et, régulièrement celui d'un hélicoptère de contrôle) vient rythmer la quiétude de l'atmosphère. La côte Est de l'Ecosse a semble-t-il décidé de se dévoiler sous ses plus beaux atours, une trouée de ciel bleu nous accompagne en permanence, irradiant les étendues environnantes sur fond de nuages sombres.

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Nous avons quitté hier matin le Sud d'Edimbourg, Maïwenn(Bretonne Brestoise) et Istvan (Angevin) nous y avaient accueillies pour une soirée bien appréciée : la randonnée sur les hauteurs de leur domaine de location (des milliers d'hectares appartenant à l'aristocratie américaine, via sa vieille propriétaire dispersée entre les States, Panama, l'Ecosse et j'en passe !) nous a offert aux lueurs du crépuscule un panorama époustouflant sur toute la région des Lothians. Le site est "magique", on en ressent les vibrations. Maïwenn nous explique que bon nombre de légendes ont été façonnées à l'aulne de ces vallons boisés. Notre regard s'étend à perte de vue, jusqu'à Edimbourgh dans son entier, l'estuaire tout proche et la mer en arrière. Les sommets s'élèvent de part en part, une colline par-ci, une autre par là, chacune porte un nom et une histoire. Le couple d'expatriés a plaisir à nous délivrer ce qu'il sait de l'endroit pour s'y être interessé. On les sent très attachés à ce territoire, depuis deux ans qu'ils ont posé là leurs valises.

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Nous restons ravies de cette belle halte: le Couchsurfing permet des rencontres riches de partage. On en oublierait presque notre lamentable fin de soirée, lorsqu'au sortir d'Edimbourgh, il nous a fallu toutes deux faire tourner et virer la tuture jusqu'à désespérer de retrouver le chemin de retour au "château" près de la commune de Fala.

La journée d'hier s'est quasiment entièrement passée le derrière vissé sur un siège de voiture. Le trajet s'avérait finalement assez long pour rallier Aberdeen... Nous nous sommes simplement accordé une promenade côtière auprès de Bass Rock sur la commune de North Berwick. Le Rocher aux oiseaux cachait bien ses merveilles de Fous de Bassan... Les fameux oiseaux marins s'étant installés sur le versant sommital de l'île, opposé au trait de côte, nous apercevions à peine aux jumelles le ballet des individus en vol.

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c'est pas un décor à la Pratt, ça ??

Longue, laborieuse, la route qui nous mena à Aberdeen a failli nous assommer littéralement. Fort heureusement, nous avons trouvé du premier coup l'auberge de jeunesse: bravo co-pilote Sof', chapeau chauffeuse Julie, vive la powerfull team ! Le bâtiment, bien tenu, nous a plu d'emblée et ...surprise... il abritait toute une clique de jeunes français : Vendéen, Nantais, Landais, Rochelaises, Bordelais... Nous n'en revenions pas, nous qui nous disions justement dans la journée que nous n'avions pas croisé un seule véhicule frenchy depuis le début du voyage ! 1ère pause extérieure au pied de l'arbre comportant le panneau "fire assembly point" avec le vendéen Antony et le bordelais Fred; puis, au dîner, c'est Sébastien, le Landais, qui nous convie à aller boire un pot au pub d'en face. Bien que fatiguées, nous avons accepté de partager quelques verres et de grandes conversations autour de sujets variés: voyages, musique, cinématographie, échanges de points de vue culturels... Deuchars à la pompe pour Sof', Guiness pour Julie, Brandy pour Sébastien, le tout dans une atmosphère très stylée (Pub British, presque, plutôt que troquet écossais). Nous avons appris qu'Aberdeen était véritablement "la ville du pétrole", Total est implanté là, notamment en matière de plates-formes offshore, ce qui attire beaucoup d'étrangers, principalement des Australiens, des Français, des Polonais. La paye est mirifique et les heures de travail sont reconnues. Sébastien, tout comme Anthony nous l'avait dit précédemment avec Fred en écho, souligne à quel point les Ecossais sont agréables dans le cadre du travail: ils s'assurent d'une bonne compréhension des tâches et visent à atteindre une efficacité opérationnelle réelle. Seb' précise que le "tea time" n'est pas une légende: à 10h et à 15h, tout s'arrête dans l'entreprise durant 1/4 d'heure sacré!

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Au terme d'une soirée aussi plaisante qu'instructive, nous nous sommes couchées éreintées vers 23h30 pour dormir comme des loirs (enfin, Sof' surtout, parce que Julie, quant à elle, crachait péniblement ses poumons à grands renforts de quintes de toux).c'est là qu'on reconnaît les vrais instits: malades seulement en vacances !

 

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22 février 2009

Au Sandy Bells, pub d'Edimbourg

Au coin d'une table, Ossian beer à la pression pour moi, Guiness pour Julie. Chacune à son crayon en main : l'une esquisse les personnages (et non les perce-neiges...) l'autre se trémoussant sur son siège au son entraînant de la musique live, a fini par prendre la plume pour immortaliser l'instant en quelques écrits. La violoniste, petit, pleine de pep's, mène bon train l'ensemble des mélodies que suivent assidûment ses compagnons musiciens, l'un marquant les temps à grands coups de cordes frappées sur son violoncelle, l'autre égrénant les sonorités saccadées de sa mandoline. Julie s'escrime à coucher en trois coups de crayon les attitudes, l'ambiance. La "transe" n'est jamais assez longue pour venir à bout des situations. Quelques minutes, toujours trop courtes, ne suffisent pas à déclencher l'onde d'harmonie musicale partagée... Quoique... Quelques morceaux plus tard, alors que les notes s'enchaînent et que la musique se prolonge, on y croit... NAN ! C'est fini.

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Simple final en forme de triomphe ! Tant pis pour nous... Les pubs ferment de bonne heure en Écosse... Après tout, le séjour ne fait que commencer, il faut savoir apprécier chaque instant, intensément... Et accepter de rentrer les yeux fatigués lorsque l'heure a sonné !

Début de périple riche en rencontres, nous avons laissé à regrets une concitoyenne sur le bas-côté. Madoulette, la collègue de fest-noz costarmoricaine, basée à Newark-on-Trent (200km au Nord de Londres) pour sa formation de lutherie, nous a sympathiquement hébergées hier soir dans son appartement de coloc'.

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Hier soir, à 5 autour d'un chou farci, le dîner entre filles restera gravé dans nos mémoires.

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Nous avons découvert dans les rues du village les "tenues de soirée" des filles britanniques : l'équivalent d'un maillot de bain une pièce par 10°C ! [moi je dirais même 2°C... Sof était optimiste...]

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21 février 2009

Larguez les amarres !

Notre ferry Norfolklines (pas de marques!) quitte le port de Dunkerque.
Les dunes s'étirent à perte de vue sur fond de ciel bleu, de cheminées fumantes et de bâtiments d'usine. Julie dessine. Je viens d'engloutir un verre d'eau, quelques maigres gâteaux et une clémentine, toute dépitée de ne pouvoir obtenir une boisson chaude... Le bar resto est débordé et préfère laisser tomber le service des boissons au profit des repas...
Une jeune madame s'est avancée à notre table pour nous bargouiner "would you like..." On a évidemment pas compris la suite! J' s'est empressée de signaler "could you speak french?" et la madame de répondre :
"head, neck and shoulders : massage" Qu'on a poliment refusé.

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Ça y est, la mer est partout autour de nous, il fait grand soleil, les holidays s'annoncent pas mal... Quoique la route jusque dans le nord de la France s'est avérée pénible : le brouillard collait au bitume, nous rendant la visibilité désespérément limitée ! Les traits sont tirés, les bâillements s'enchaînent... levées à 4h40 du mat, ça laisse des traces. Après le court répit de navigation, il nous faudra TENIR pendant encore 4h en terra routistica et liguistica incognita...

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Le passage s'opère... suite outre-Manche. (postée dans 2 jours)

21 février 2009

départ

Ça y est, en route pour l'écosse. 4 H 30 du mat', je peine à m'extirper du lit... Sof' tambourine doucement à ma porte et me voilà roulant limacement sur le parquet. RHaaaaa, c'était sensé être des vacances.

Voici donc nos péripéties en Écosse, pas particulièrement intéressantes, ni vraiment hilarantes, la raison première de ce recueil est tout simplement ma fainéantise : à chaque personne demandant "c'était comment alors l'Écosse en février?? raconte!!", il fut tellement plus facile de répondre : "attends, tu liras le carnet de voyage!" Paroles que j'espérais en l'air. Ben non, on m'a forcée.

Bonne lecture, n'oubliez pas que vous pouvez à tout moment l'interrompre en cliquant simplement sur la petite croix en haut à droite de la fenêtre. Ce sera votre choix et nous le respecterons. Perso, je le ferais, moi. Enfin vous faites ce que vous voulez, hein, si vous n'avez rien de mieux à faire que nous lire, c'est vot' problème.

Donc textes et photographies de Sof' (photos argentiques scannées, désolée pour la qualité, Sof ayant du mal à se faire aux technologies nouvelles) et dessins de moi. (comment ça j'ai encore rien foutu??!!? Qui c'est qui se tape le texte à taper justement et les photos à scanner ??!! ?)

trip

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