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Scottish Road Trip
26 février 2009

Sail Mhor Croft Hostel

Retour à notre journée de la veille, tellement chargée que nous avons l'impression d'en avoir vécu dix en l'espace d'une seule !
Où en étions-nous ? Ah oui, là où le suspense monte d'un cran : Je descends de la voiture pour monter à l'assaut du 1er camion de chantier au volant duquel se trouve un ouvrier. Dans mon anglais tâtonnant, veillant à arborer mon sourire le plus triste, j'explique être venue de loin, de France, et n'avoir que cette journée pour découvrir les beautés du paysage environnant... Le jeune homme, qui avait tout d'abord précisé, inflexible, que la route était bel et bien bloquée demande finalement : "For hoow many time ?" Et, d'élargir mon sourire en assurant "just a few minutes, juste to see the point of view!!" Le bonhomme décroche alors son mobile, se met à baragouiner avec ses collègues placés plus loin sur la route... Pendant que j'attends stoïquement, debout à côté du camion, giflée par le vent cinglant d'Écosse et que Julie, n'y comprenant rien, fait de grosses mimiques de visage et des effets de sourcils... Quelques minutes plus tard, le conducteur du camion ressort sa tête par la fenêtre et lance : "you have twenty minutes, then the road will be definitly closed!" - "WONDERFUL ! Thank you very much !"
Le gars m'explique ensuite plein de choses que je ne comprends absolument pas, puis je me rue guillerettement jusqu'à la voiture pour annoncer la bonne nouvelle à Julie. Le camion avance droit vers nous, alors (sans doute était-ce là la teneur des propos qu'ont suivi pendant mon stade euphorique succédant à l'acceptation de débloquer le passage), il nous faut reculer pour le laisser se garer et nous libérer l'accès au sommet tant convoité. On est au chrono, complètement jouasses, épatées par cette chance qui nous est donnée. Une fois rendues tout là haut, la majestuosité de l'ensemble nous coupe le souffle - littéralement d'ailleurs car le vent est tellement fort qu'il nous empêche véritablement de respirer correctement ! - Panorama à 360° sur la Mer du Nord, l'île d'Hoy et d'autres terres cernées d'eau, des reliefs rachitiques roussis par la végétation et ça et là, quelques placettes miroitantes sur fond de ciel embrumé. Un ravissement !

pointofview1 pointofview2

Nous n'avons pas le temps de prolonger l'extase, on se dépêche d'emprisonner des échantillons du spectacle et on remet notre derrière dans la voiture pour respecter le timing qui nous a été miraculeusement accordé. De retour auprès du chantier, on inonde les ouvriers de WONDERFUL et de THANK YOU VERY MUCH, on s'arrête au niveau du camion salutaire et je saute de la voiture, un paquet de galettes bretonnes à la main pour aller généreusement l'offrir à celui qui nous a ouvert la voie.: TROP COOL!

Le moteur ne ronronne pas très longtemps par la suite car nous stationnons à quelques centaines de mètres de là, au niveau de Dunnet Head Beach où nous avons repéré une falaise à Fulmars. En descendant le chemin, bonheur : des têtes de phoques gris émergent entre deux clapotis et des groupes de canards siffleurs flottent au bord de l'eau.

*****

Interlude

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ecoute2

*****

Et zut... La pluie arrive compliquer le moment de détente et d'observation que nous comptions nous octroyer en cette fin de matinée. Bon, le temps pour moi de filer chercher ma cape de pluie (histoire de protéger l'appareil photo, faut pas déconner: 'y a trop de belles images à faire !) et pour Julie de subir la conversation d'un ptit vieux qui revient de sa balade le long de la grève... C'est tellement sauvage ce pays que quand on y rencontre âme humaine, vaut mieux échanger, avant de se retrouver seul, noyé en pleine nature !

Le nuage passe, la pluie cesse et les incomparables lumières écossaises viennent nous récompenser de notre attente. Je photographie les oiseaux marins de la falaise et Julie dessine les phoques. Retour à la voiture et... de nouveau un p'tit vieux qui ne demande qu'à tchatcher, ça a duré, duré, on a appris qu'il avait deux baraques l'une à côté de l'autre sur ce morceau de falaise face à l'horizon entrecoupé d'îles. Il nous a raconté des histoires d'avant, on a ainsi su que les Allemands avaient sorti le drapeau blanc sur un des îles qui nous font face. On n'a pas tout compris mais cet échange verbal spontané, au bord d'un route écossaise en plein soleil, nous a bien plu.

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Cap à l'ouest : objectif Strathy Point pour cheminer dans les falaises nous offrant une vue imprenable sur les deux traits de côte, l'un à l'est de Thurso, l'autre à l'ouest. L'estomac dans les talons, on se rééquipe (shoes de marche, guêtres, cape de pluie, appareil photo...) on se prend les bourrasques, en pleine gueule (Julie a trouvé la technique: avec un agencement bien particulier de sa capuche de Parka combinée à son écharpe, elle ressemble à un touareg !) les morceaux d'écume volent par paquets depuis les crêtes de falaises et nous passent par dessus la tête. Un ornitho est stationné avec sa longue vue à côté du phare, l'est pas très causant celui-là... Même scottish, un naturaliste, tout spécialement un ornitho, reste un ours !... Et puis, ayant pitié de Julie, qui avance comme un zombie, je me résous à terminer mon mitraillage photographique pour rejoindre la voiture... Oh! Y'a des poneys shetlands juste à côté, allez: une petite dernière photo et on y va.

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à peine embarquées sur la route qui nous ramène au grand axe, je tourne la tête et hurle : "Gare-toi Julie ! y'a des énormes trucs qui planent au-dessus des falaises, sur fond de mer derrière nous !"

-"OH LA VACHE, sont vraiment énormes" rajoute-t-elle [élégamment] en ajustant ses jumelles. "C'est plus gros qu'une buse, pas assez fin et découpé pour être un milan, pas assez large pour un circaète et trop gros pour un balbuzard... Rhooooh, ne resterait que la solution du pygargue ou de l'aigle... Mais les bestiaux se sont éloignés et les couleurs ne sont pas suffisamment visibles pour affiner l'identification. ZUT. La voiture redémarre, me laissant dépitée, refermer mon bouquin... "Hey ! y'en a un qui repasse ! Arrête-toi Julie!" [là je suis quand même 'achement sympa d'obéir au doigt et à l'oeil, he, pour un gros pigeon...] Cette fois l'oiseau est plus près, il cercle en arrière du véhicule et vient même... se poser sur un piquet à quelques centaines de mètres. On ne le lâche plus des yeux et on parvient à l'identifier : C'EST UN AIGLE ROYAL; WHAOUH! [youhouuuu...] J'avais déjà un léger soupçon en découvrant deux individus dans l'observation première faire de la voltige et se tomber dessus... C'EST GENIAL ! Je n'en ai jamais vu, je suis aux anges!

[à suivre]

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